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ITINERAIRE D'UN POST-IMPRESSIONNISTE

ADOLPHE GUMERY, peintre français (1861-1943)

RETOSPECTIVE

 

DU SECOND EMPIRE A LA IIIème REPUBLIQUE :

ENFANCE D'UN PEINTRE

 

Gumery naît rue de Vaugirard à Paris, le 5 avril 1861. Son père est le sculpteur Charles Gumery. Il a un frère Achille. Son enfance se passe dans le milieu artistique du Second Empire. En 1850, son père, Charles Gumery, a reçu le prix de Rome et depuis 1862, travaille sur le projet du nouvel opéra. Depuis l'arrivée au pouvoir de Napoléon, Paris est un vaste chantier. Charles Garnier, architecte, est à l'œuvre avec son armée de travailleurs : Gumery est chargée de la "Poésie" et "l'Harmonie", deux groupes de bronze qui couronnent les avants-corps de la façade principale.

Adolphe et Achille vont et viennent dans l'atelier de leur père. Ils déambulent autour de Garnier, Carpeaux, Boulanger, Baudry et tout ce petit monde d'artistes. Ils ont cinq ans et se glissent dans les bras des statues.

 

1870-1871 : La guerre contre l'Allemagne éclate. Le sculpteur meurt des privations de la guerre en janvier 1871 alors que la IIIème république a déjà fait son entrée sur la scène politique française.

 

 

LES ANNEES DE FORMATION : PORTRAIT DU PEINTRE A 20 ANS

 

Adolphe Gumery entre au lycée Henri IV où il fait de brillantes études. Il aurait pu suivre les traces de son père mais son goût le porte vers la couleur. En 1882, il se forme à l'Ecole Nationale des Beaux-arts sous la direction de Galland, Boulanger et Lefebvre. Il fréquente les Zola et se rend aux célèbres soirées de Médan. Il fait le portrait de son ami et, en 1885, lorsque Germinal paraît, il en illustre l'édition originale. Il collabore avec Pierre Loti. Ses contemporains sont le caricaturiste Hanicotte, Forain, Guéran de Scévola, Valério, Puvis de Chavanes, Bouguereau. Il les connaît et les rencontre lors des Salons de la Société Nationale des Beaux-Arts ou des Artistes Français. En 1884, son tableau Départ pour la fête est un succès. Il est acheté par l'Etat qui en fait don au musée d'Epinal. Gumery participe régulièrement aux Salons, ce qui est un moyen de se faire connaître. Le jury est extrêmement sévère, il privilégie la facture traditionnelle. Gumery, inclassable, fait partie de ces peintres que l'on appelle aujourd'hui "les petits maîtres du XXème siècle".

 


 

UN PEINTRE SOLITAIRE ET TRES PROCHE DE SA FAMILLE

 

En 1886, Gumery, marié depuis peu, est domicilié rue Truffaut, aux Batignolles. En 1889, naît Achille, leur premier enfant. C'est aussi l'époque où les Gumery passent leurs vacances en Creuse, à Gargilesse. Ils y retrouvent les Zola. En 1896, naît Madeleine et en 1897, leur second fils Roger. En 1901, l'artiste et sa famille s'installent à Passy qui reste un village. L'atelier se situe au 43 rue Raynouard juste à côté de la maison de Balzac. Gumery travaille en solitaire. Avec sa famille, il séjourne, pour les vacances, en Camargue, en Bretagne et en Provence. Tous ces lieux attirent ses pinceaux.

La famille vit pauvrement dans un appartement situé à côté de l'atelier, mais elle est unie et heureuse. Gumery n'apprécie guère les marchands de tableaux, sa peinture est sa seule source de revenus. L'Etat lui achète un certain nombre d'œuvres, aujourd'hui dans les musées, et les expositions lui permettent de vendre aux particuliers. Les amis sont aussi de fidèles acquéreurs, et les connaisseurs l'apprécient.

 

Un peintre au tournant du siècle : la fréquentation des avant-gardes

 

Comme il travaille en solitaire, Gumery n'est pas marqué par les recherches picturales de l'époque (cubisme, abstraction). Cependant, s'il reste fidèle à l'académisme des Salons de la Nationale, dont il sera juré à la fin de sa vie. Il s'intéresse aussi aux Salons des Indépendants, participe à la fondation du Salon d'Automne et côtoie les avant-gardes du début du siècle. Lorsque l'Etat met à disposition des artistes la chartreuse de Montreuil-sur-Mer, couvent transformé en phalanstère, Gumery y rencontre les peintres et poètes de l'époque : Apollinaire, Gleizes, Paul Fort, George Izambard (ancien professeur de Rimbaud à Charleville) et sa famille. Homme cultivé, curieux de tout, il s'intéresse aux fauves et au cubisme mais sans s'investir dans ces mouvements d'avant-garde. Les Gumery se lient avec les Izambard, Madeleine Gumery épousera Pierre Izambard.

 

 

L'ENTRE DEUX GUERRES : VOYAGES EN FRANCE ET EN AFRIQUE DU NORD

 

Après la mort de leurs deux fils, Achille et Roger, à la guerre de 14-18, les Gumery quittent leur appartement rue Raynouard et s'installent rue de Passy. En 1919, naît Viviane, leur petite-fille. Madeleine et Viviane sont les modèles favoris du peintre.

 

Le portrait est son mode d'expression privilégié : de Paul Fort à Verlaine sans oublier ses amis et sa famille, signalons : - Madeleine en jupe rayée (1914), -Portrait de Roger, - Georges Izambard (1925), - Gabrielle Charpentier en écuyère. En 1931, Gumery obtient le prix Gillot-Dard pour Le plus beau voyage. L’étude préliminaire de cette composition est ici présentée.

 

Les gens qu'il rencontre au cours de ses voyages en Creuse, en Bretagne, en Normandie ou en Afrique du Nord sont aussi une grande source d'inspiration : bédouins, cavaliers arabes, hommes enveloppés dans leur burnous, joueurs de cartes en Bretagne, bretons en prière, chiffonnière de la Madeleine, goémonniers, femmes en train de vanner, pêcheurs….

 

Dans le sillon tracé par les impressionnistes, Gumery est aussi un peintre de la nature. Il était attaché à des lieux et pouvait traverser des régions entières avec son chevalet, sa boîte et son ombrelle pour saisir un lever de soleil ou les ombres du crépuscule. L'Afrique du Nord a été une révélation. En 1920, son gendre est nommé professeur à Sousse, en Tunisie. Gumery rejoint donc Madeleine, Viviane et Pierre Izambard le plus souvent possible. Il retrouve aussi son ami Etienne Dinet. Pendant 10 ans, il sillonne la Tunisie, le Maroc et l'Algérie. Sa production n'a jamais été aussi riche que lors de ses séjours marocains et algériens. C'est grâce à  cette période qu' Adolphe Gumery connait le plus grand succès. Quelques-unes de ses toiles et études figurent ici comme les Petits brodeurs de Tunis, l’Oasis de Tozeur et cette Jeune femme en vert, assise toute droite, sur le banc d’un café arabe, aux murs bariolés, à Tunis. Gumery a su rendre familier les lieux et paysages d'Afrique du Nord : oasis de Tozeur, porte Bab-Bougeloud et tombeaux saadiens à Fez, minarets à Tunis.

 

 

A la fin de sa vie, Gumery fait son autoportrait où on le voit avec sa longue barbe. En 1939, transparaît sur son visage l’enthousiasme d’une vie consacrée à la peinture.  Il meurt 56 rue de Passy, le 5 janvier 1943. Il est enterré, avec sa famille, cimetière Montmartre.

 

 

 

 

A s  s  o  c  i  a  t  i  o  n     d  e  s     a  m  i  s     d  u     p  e  i  n  t  r  e     A  .     G  u  m  e  r  y

 5  6  ,     r  u  e     d  e     P  a  s  s  y     -     7  5  0  1  6     P  a  r  i  s

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